Ce n’est pas une vie. 17.03.21

Je suis sujette à des problèmes de sommeil chroniques depuis mes 17 ans ; autant dire qu’ils ne se sont pas améliorés avec cette pandémie. Je pense trop, réfléchis trop, me pose trop de questions quand je suis au lit. J’essaie de relativiser quand je ne dors pas pendant plusieurs semaines d’affilée, mais c’est difficile. 

Depuis le mois de mars 2020, on ne sort pas ou très peu et ce n’est pas normal. Introvertie, je ne sortais déjà pas beaucoup, mais j’aimais tout de même rencontrer mes amis ou boire un café dehors. La pandémie nous a mis un mur devant le nez sans prévenir. Combien de personnes vont encore dépérir ? Ma génération sera-t-elle celle des toqués, des dépressifs et des anxieux… ?

Pour mieux faire face, il faudrait pouvoir se changer les idées, s’évader. J’ai de la chance : je suis musicienne. J’ai donc appris à jouer de la musique, mais pas seulement, j’ai également appris à la comprendre, l’analyser et l’apprécier. En pratiquant cet art, c’est tout un univers que je crée et dans lequel je peux me plonger. C’est pourquoi la musique, comme la peinture ou le dessin, est pour moi comme pour beaucoup d’autres personnes, une lueur d’espoir. 

Mais la musique ne peut pas se réduire à un pis-aller. Arrêtons de nous voiler la face. Arrêtons de faire comme si cette vie était normale. Ce n’est pas une vie. Ce n’est pas normal. 

Par Léonie Mottier, étudiante en psychologie à l’Université de Lausanne