Cet article fait partie d’une série de textes écrits par des étudiant.e.s du bachelor en sociologie de l’Universidad Nacional de La Plata (Faculté des sciences humaines et de l’éducation). La traduction de ces textes a été réalisée collectivement par des étudiant.e.s de la même université, participant aux programmes de Traduction scientifique et technique française I et de Traduction littéraire française I : Branko Dicroce Giacobini, Maivé Habarnau, Romane Lee, Juan Martín López Fernández et Horacio Mullally. La révision et l’édition des textes a été effectuée par leurs enseignantes, les Profs. Ana María Gentile et Daniela Spoto Zabala (FaHCE-UNLP). Leur publication sur ce blog a été rendue possible par Mariano Fernández, Professeur à l’Universidad Nacional de La Plata et à l’Universidad Nacional de las Artes de Buenos Aires, membre de l’équipe éditoriale de Covies-20.
Je suis une militante communautaire dans une organisation politique. Dans ce contexte de confinement, ma sensibilité et celle de toutes et tous mes camarades est débordée. Nous militons dans un quartier populaire de la ville de La Plata, où l’on ressent à fleur de peau l’héritage que nous a laissé le gouvernement antérieur avec, à sa tête, Mauricio Macri : famine et pauvreté.
Cette situation de confinement, où chacun cherche à se procurer les moyens de subsistance tout en respectant les précautions établies, s’avère plus difficile sinon intenable dans les quartiers où se voient bafoués la plupart des droits et où se trouvent insatisfaits les besoins essentiels.
En tant que militant.e.s, cette situation nous dépasse ; les mesures en place ne nous permettent pas d’utiliser l’espace où depuis déjà cinq ans nous organisons une Soupe populaire pour nourrir les familles. Nous sommes dès lors obligés de repenser notre activité et de trouver d’autres modes d’assistance. C’est ainsi que nous avons mis en place une nouvelle stratégie : chaque samedi, nous apportons aux voisins un sac d’aliments et de produits ménagers. Nombre de citoyens de la ville ont également contribué à ce que ce plan d’aide puisse se réaliser.
En somme, la pandémie a reconfiguré les formes traditionnelles de militance en Argentine. Mais elle a surtout mis en évidence deux des facteurs qui sont à la base de la construction collective de la militance dans mon organisation : la solidarité et l’amour.
Agustina Marful, étudiante du bachelor en sociologie de l’Universidad Nacional de La Plata