« Comme chaque jour depuis le « confinement », j’ai appelé ma mère et on a parlé 1h pour savoir comment ça allait par rapport à hier. Durant la conversation, ma mère a commencé à me donner des tas de « trucs à faire » et de « manières dont tu dois t’habiller quand tu sors ». Elle m’a ainsi conseillé de mettre des gants, de mettre plusieurs couches de tissus devant ma bouche, ou encore d’éviter tout contact avec les gens.
Bref, sur le moment j’ai cru qu’elle faisait une crise de panique. Dans ma famille on est plus que nous deux, donc je pensais simplement qu’elle s’inquiétait, comme à son habitude, beaucoup trop pour moi. J’ai fini par lui dire qu’elle paniquait trop, et d’arrêter de s’en faire. Mais alors que l’on continuait notre conversation, le livreur de pizza a sonné chez moi. Lorsque je suis allé ouvrir c’est à ce moment que j’ai compris que l’état dans lequel était ma mère n’était pas un cas isolé. Ce dernier était habillé de telle manière que l’on se serait cru dans un film d’anticipation : masque sur la bouche, casque sur lui, gant en latex sous ses gants de moto, grande distance de sécurité…. Pour résumer, il était habillé de la manière que ma mère m’avait décrite.
Je me suis rendu compte que le monde partageait une sorte de vision par rapport à l’épidémie ; c’est à ce moment-là que j’ai compris l’état de panique dans lequel la population se trouve et à quel point, avec ma tranquillité, je suis marginal. »
Un-e étudiant-e à l’Université de Lausanne